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Freud: vie quotidienne
1. Le lieu où travaillait Freud
Traduction de Liliane Salvadori
23 Avril 2008
Entrer dans la maison de Freud guidée par les commentaires de la domestique Paula Fichti a été pour moi l’opportunité de connaître quelques uns des aspects privés de la vie d’un grand homme. Dans ce bref article je chercherai simplement à vous piloter dans la pièce où il recevait ses patients et où peut être j’aurais pu me trouver du fait du grand intérêt que j’ai toujours nourri pour la psychanalyse ; nous passerons ensuite dans le studio où Freud passait de nombreuses heures de la journée écrivant ses importantes œuvres et fumant ses cigares bien aimés.
Ainsi que je l’ai précisé au début, Paula Fichti se présenta chez Freud pour offrir ses services en tant que domestique et c’est le Maître lui-même qui l’a engagée et lui a donné tous les renseignements sur ses futures fonctions. L’entrée au studio comportait une entrée à partir d’une salle d’attente, par une porte située sur la gauche il était possible d’accéder au contraire au laboratoire de recherche (une innovation pour l’époque), le studio de Sigmund Freud.
Paula fut médusée par la multitude de tapis : le plus grand, un persan, recouvrait le sol, un autre était posé sur le divan avec un bon tiers qui recouvrait le dossier du divan et enfin un plus petit avait été posé sur une petite table. Sur ces tapis divers objets avaient été déposés, objets que Freud aimait collectionner et que Paula décrivait : petits hommes à demi nus et chauves, petits lions, un chameau, tous ces objets rendaient selon elle, l’ambiance effrayante. Dans l’angle, près du divan il y avait cuisinière faïence marron avec un tiroir destiné à recevoir le charbon, et face à l’entrée il y avait un divan pratique et souple avec des accoudoirs et des repose-pieds. Il y avait également une partie des objets que Freud aimait collectionner : il était possible d’observer sur les étagères ou sur la petite table, de petites statues, des bustes ou les vases.
Paula devait mettre en ordre cette pièce, battre les coussins molletonnés rouge vif du divan et changer périodiquement les serviettes de lin blanc qui recouvraient le coussin.
Nous retournons dans la salle d’attente où, près de la porte principale il y en avait une plus petite que Paula appelait « porte secrète » qui permettait de passer directement dans le corridor sans devoir traverser la salle d’attente. Face à cette porte : se trouvait celle qui conduisait dans le studio privé du Professeur. La domestique arrivait tous les matins à huit heures le trouvant entouré par la fumée du cigare Havane, elle aérait la pièce, nettoyait les cendriers, époussetait le bureau et vidait la corbeille à papiers habituellement remplie de feuilles et de notes, le tout ayant probablement donné corps aux importantes découvertes de Freud. Cette atmosphère était appelée par Paula « le Musée » parce que Freud y exposait statues, vases, casseroles, masques de terre glaise et têtes en pierre ; il y avait également des portraits de la Princesse Marie Bonaparte, celui de Lou-Andreas Salomé et de la fameuse chanteuse et danseuse Yvette Guilbertl immortalisée par Henri de Toulouse-Lautrec. Autres éléments non négligeables étaient les bibliothèques qui étaient très hautes (parfois jusqu’au plafond) et remplies de livres. Une vitrine exposait une vingtaine d’allume-cigares en or et argent que Freud recevait lors de ses anniversaires ou autres événements.
Dans cette pièce fut également aménagé l’ambulatoire où Freud était aidé quotidiennement par sa fille. Cette ambiance était importante : il y avait une petite table équipée de deux roues, sur laquelle étaient posés : un miroir, deux verres, un paquet de coton hydrophile et une petite cuvette émaillée qui contenait des ciseaux et des pinces. Sur la table : une petite étagère pour les médicaments, à côté se trouvait une lampe fixée au mur.
Tous les matins vers 8 h 30 Paula faisait entrer le barbier qui coiffait et effilait la barbe de Freud, à 9 heures le petit déjeuner était servi dans la salle à manger et peu après commençait la longue journée de travail du Maître.
© Rossana Ceccarelli
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