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Scienza e Psicoanalisi
 FREUD
La vita e le Opere di Sigmund Freud
Articolo di Rossana Ceccarelli    
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Sigmund Freud: estimateurs et ennemis de la psychanalyse

6 Juin 2007

Traduction de Liliane Salvadori

Avec le brasier des livres de Freud survenu à Berlin, la possibilité pour les psychanalystes de pouvoir exercer la profession devint toujours plus difficile.  En Juin 1933, les nazis prirent le contrôle de la Société Allemande de Psychothérapie qui dût donc se soumettre au contrôle de la « Société Internationale de Médecine Générale pour la Psychothérapie ».  Les membres furent dans l’obligation d’effectuer une étude complète du livre d’Hitler « Mein Kampf » afin de pouvoir se conformer, dans l’exercice de leurs fonctions à ses orientations idéologiques.  Kretschmer démissionna immédiatement de son poste de président : C. G. Jung fut nommé à sa place et il devint  également rédacteur de l’organe officiel : le « Zentralbltatt für Psychotherapie », flanqué en 1936 de Göering comme co-rédacteur.
Jung établit une distinction entre la psychologie pratiquée par les Aryens et celle pratiquée par les Juifs, position critiquée par nombre de collègues car disparaissait un attribut auquel on ne pouvait renoncer pour chaque savant : celui de la neutralité de la science.  Jung occupa ce poste jusqu’en 1940.

 
Da sinistra a destra: Sigmund Freud, Stanley Hall, C.G.Jung.
Fila dietro, da sinistra a destra:
Abraham A. Brill, Ernest Jones, Sandor Ferenczi
 
     

Le 1er Décembre 1934, une réunion à Berlin fut convoquée, à laquelle participa également Jones, et à l’occasion de laquelle le peu de psychanalystes Juifs présentèrent leur démission afin d’éviter de graves conséquences à la Société.  Dans l’intervalle, le Docteur M. H. Göering, cousin du vice Fürher, repris la succession en tant que Président de la « Société allemande de Médecine Générale pour la Psychothérapie » dans l’intention d’unifier toutes les formes de psychothérapie selon les directives de l’idéologie nationale socialiste.  De ce fait, la Société allemande de Psychanalyse aurait pu opérer seule comme un appendice de l’organisation générale.  Durant une réunion tenue le 8 Mars 1936, la Société accepta telles conditions comme elle dût le faire également le 13 Mai 1936 lorsque elle dût retirer son adhésion de l’Association Internationale de Psychanalyse.
Cela prit du temps pour réorganiser la Société et le 19 Juillet 1936 Jones et Brill rencontrèrent à Basilea, Göering, Boehm et Müller-Braunschweig : malheureusement les promesses de Göering concernant le consentement donné au groupe psychanalytique de conserver sa propre autonomie, ne trouvèrent confirmation.  Un exemple parmi tant d’autres : les analyses didactiques furent interdites et le complexe d’Œdipe  dissimulé sous un pseudonyme.
En Janvier 1937, Boehm se rendit à Vienne et à la demande de Freud se rendit disponible afin de décrire la situation existante.  Etaient présents entre autres : Anne et Martin Freud, Federn, Jeanne Lampi-de-Groot.  Après une exposition qui dura près de trois heures, Freud indigné prit la parole : « Assez !  Les Juifs ont pâti durant des siècles à cause de leurs convictions.  A présent le temps est venu que nos collègues chrétiens en fassent autant pour les leurs.  Peu m’importe que mon nom soit évoqué en Allemagne pourvu que mon travail soit présenté d’une manière exacte. » Et sur ces paroles il sortit. 
Les ventes des livres du Maître tombèrent en quasi-totalité en Allemagne et donc par voie de conséquence la Verlag en subit les conséquences.  La Gestapo séquestra dans le dépôt de Lipsia tout ce qui appartenait à la Verlag.  Le 28 Mars 1936, Martin Freud informa Jones de l’incident, ce dernier tenta avec un télégramme adressé à la police de Lipsia d’expliquer que la Verlag appartenait à une entreprise internationale, mais ce fut vain.  Durant les deux années successives, la Verlag continua à être présente seulement à Vienne grâce à la ténacité de Martin Freud, jusqu’à ce que les nazis la séquestrèrent en Mars 1938.  Au printemps les conditions de santé de Freud, furent liées aux douloureux problèmes que la mâchoire lui procurait.  Il dût se soumettre à des applications de Rayons X et en mars, il passa des Rayons X à la radiothérapie : tout cela lui permit de gagner un an sans qu’une intervention chirurgicale soit nécessaire.  Le Docteur Ludwig Schloss qui avait effectué un cours de mise à jour auprès de l’Institut Curie de Paris, découvrit que le métal contenu dans la prothèse de Freud produisait des réactions secondaires et il était indispensable afin de surmonter tel problème, que vienne faite une autre prothèse. 
Le 26 Août 1934, le Congrès international se déroula à Lucern.  A cette occasion furent reconnues les nouvelles Sociétés crées à Boston, en Hollande, au Japon et en Palestine, de même que la proposition de Jones qui prévoyait que toutes les Sociétés américaines devaient faire référence au statut de l’Association Américaine de Psychanalyse.  A cette occasion Wilhelm Reich présenta les démissions.  Après le Congrès, Jones se rendit à Vienne où il rejoint Grinzing afin de rencontrer Freud qu’il ne voyait pas depuis cinq ans.  Il trouva le Maître éprouvé par les souffrances que la maladie continuait à lui infliger mais toujours indemne sur le plan intellectuel. 
Durant le mois de Novembre deux actes d’hostilité se manifestèrent à l’intention de la psychanalyse : le premier concernait la suspension de la publication de la « Revue Italienne de Psychanalyse » sur demande du Vatican, par l’intermédiaire du Père Schmid adversaire catholique du Maître et le second était l’œuvre de l’autorité britannique qui retira de la circulation au Bengale, un texte de Berkeley-Hills de peur que les interprétations sexuelles concernant la religion indou présentes dans le livre génèrent des désordres.
En 1934, Freud recueillit et écrit en grande partie ses idées sur Moïse et sur la religion comme en témoigne le compte rendu qu’il en fit à Arnold Zweig :
 
« Ne sachant pas quoi faire dans les moments de loisir j’ai écrit quelque chose et contrairement à mes intentions initiales je me suis senti vraiment pris au point que j’ai mis de côté tout le reste.  Ne vous réjouissez pas d’entrée à la pensée de le lire parce que je parie que vous ne le lirez jamais.  Laissez moi vous expliquer de quoi il s’agit.
Le point de départ de mon récit ne vous est pas inconnu : c’est le même de votre Bilanz (c’est-à-dire la persécution des Juifs en Allemagne)
Étant donné les récentes interdictions qui ont été émises nous nous demandons comment les Juifs sont devenus ce qu’ils sont et pourquoi ils se sont attirés une haine aussi inextinguible.  Très vite j’ai découvert une formule adaptée au cas : c’est Moïse qui a créé les Juifs.  Pour cette raison mon récit s’intitulé : L’Homme Moïse, roman historique (plus approprié que votre roman sur Nietzsche).  Il se divise en trois parties, la première intéresse par son caractère romanesque ; la seconde est complexe et ennuyeuse ; la troisième est riche de contenus et de prétention.  L’emprise cède dans la dernière partie qui révèle aux profanes quelque chose de nouveau et de fondamental –même si pas nouveau pour moi après Totem et Tabou.  C’est justement la pensée de ces profanes qui me fait tenir secret l’entier ouvrage.  Parce que nous vivons dans une atmosphère de rigide foi catholique.
L’on dit que la politique de notre pays est dans les mains d’un certain Père Schmidt, qu’il est le confident du Pape et que, manque de chance, il s’occupe également d’ethnologie et de religion ; dans ses livres il ne cache pas son horreur pour la psychanalyse et en particulier pour ma théorie des totems.  A présent, il est normal de s’attendre à ce qu’une de mes publications attire une certaine attention et ne passe pas inaperçue à l’attention hostile du Père.  Dans ce cas, je risquerai de faire interdire l’analyse de Vienne et de faire cesser toute publication.  Si le danger ne concernait que moi-même la chose m’impressionnerait bien peu, mais priver les membres de Vienne de leurs moyens de subsistance comporte une responsabilité trop grande.  Il faut considérer étalement que ma contribution ne me paraît pas avoir des bases suffisamment solides et ne me laisse pas tellement satisfait.  Ce n’est donc pas la bonne occasion pour le martyr.  Finit pour le moment ». *

En Janvier 1935 Freud écrivit une lettre à Lou Salomé où il exprimait ses idées sur Moïse et la religion : « Vous voyez Lou qu’aujourd’hui en Autriche on ne peut plus publier cette formule – qui pourtant m’a fasciné – sans courir le risque que les autorités catholiques interdisent de pratiquer l’analyse. C’est seulement ce catholicisme qui protège du nazisme.  En outre la base historique de cette histoire de Moïse n’est pas suffisamment solide pour pouvoir servir de fondation à mon inestimable intuition.  Pourtant je reste silencieux.  Je trouve suffisant que moi-même puisse croire dans la solution du problème.  Il m’a persécuté toute la vie ». *
Dans la correspondance de cette année là, Freud fit références à plusieurs reprises au livre sur Moïse et à toutes les recherches qu’il réussissait à effectuer avec la lecture de livres d’histoire hébraïque.
En 1936 Freud aurait eu 80 ans et dans une lettre adressée à Marie Bonaparte il exprima toutes ses préoccupations concernant l’effort qu’il aurait dû soutenir pour cette occasion « Mon anniversaire représente pour moi et pour les autres une grave menace… Heureusement nous avons évité toute participation de la part de membres officiels… Les voix qui m’arrivent concernant les préparatifs pour mon anniversaire me fatiguent autant que les rumeurs concernant un Prix Nobel sur les journaux.  Il n’est pas facile de faire croire et je sais que l’attitude du monde à mon égard et à celui de mon travail en réalité » n’est pas différent d’il y a vingt ans.
Mais je ne désire pas plus qu'il change avec une "fin heureuse" comme au cinéma.
Le 7 Mai 1936, Freud reçut la visite de Ludwig Binswanger et de sa femme dans la maison de Grinzing.  Dans un discours que Binswanger tint ce soir là devant l’Akademischer Verein für Medizinische Psychologie (Assemblée Académique de Psychologie Médicale) tout en appréciant les victoires obtenues par Freud, soutient qu’elles devraient être intégrées aux contributions philosophiques et religieuses.
Ce discours fut publié au cours du mois d’Octobre et l’auteur en envoya une copie à Freud qui avec une lettre datée du 8 Octobre lui répondit :

Lieber Freund,
Votre discours a été une grande surprise.  Ceux qui l’ont écouté n’ont pas été  impressionnés : cela devait être trop difficile pour eux.  Le lisant j’apprécie votre belle diction, votre érudition, l’ampleur de votre horizon, votre tact destiné à la contradiction.  Vous savez que l’on peut supporter une quantité énorme d’éloges.  Naturellement je ne le crois pas encore.  Moi je me suis limité au rez-de-chaussée et aux fondations de l’édifice.  Vous affirmez que lorsque l’on change son propre point de vue, l’on risque de voir également des plans supérieurs dans lesquels demeurent des hôtes de choix concernant la religion, l’art, etc…  En cela vous n’êtes pas le seul, de nombreux types cultivés, de homo natura pensent comme vous.  Dans ce cas spécifique c’est vous qui êtes le conservateur et moi le révolutionnaire.  Si j’avais devant moi une autre vie de travail j’oserais offrir même à ces personnes haut placées un logement dans ma construction bien qu’elle se trouve encore basse.  J’en avais déjà trouvé un pour la religion lorsque j’ai découvert la catégorie des « névroses du genre humain ».  Probablement pourtant « nos discours s’éludent » des siècles seraient nécessaires afin de définir notre discussion.
Cordiale amitié et salutations à votre chère épouse.
Votre Freud *

Un document d’estime fut remis à Freud personnellement par Thomas Mann, à titre d’hommage pour son 80ème anniversaire : il portait la signature d’autres personnages tels que Virginia Woolf, Jules Romains, Stefan Sweig, Romain Rolland et 91 autres écrivains et artistes.  Jones reconnut le style littéraire de Thomas Mann qui écrivit :

« Le 80ème anniversaire de Sigmund Freud nous offre une occasion appréciée pour adresser au pionnier d’une nouvelle et plus profonde connaissance de l’homme, nos félicitations et lui manifester notre vénération.  Dans chaque importante sphère de son activité de médecin et psychologue, de philosophe et d’artiste ce courageux voyant et thaumaturge a été durant deux générations guide dans des régions jusqu’à présent insoupçonnées par l’âme humaine.  Esprit indépendant, « homme et cavalier, triste et sévère sur son visage » comme Nietzsche a dit de Shopenhauer, penseur et explorateur qui sut rester seul attirant de nombreux … a soi et avec soi, il a fait son chemin pénétrant des vérités qui lui semblaient dangereuses parce qu’elles révélaient ce qui avait été anxieusement caché et illuminant des régions obscures ...  Il a révélé dans toute leur extension les nouveaux problèmes et a changé les anciennes limites ; sa recherche et son intuition ont multiplié l’étendue du champ de la recherche mentale, contraignant ses propres adversaires à lui être débiteurs du stimulus créatif qu’ils ont puisé en lui.  Si même le futur copiera et modifiera un résultat ou l’autre de ses recherches, la demande que Sigmund Freud posa à l’humanité ne viendra jamais plus renouvelée ; on ne peut à présent continuer à nier ou cacher ses conquêtes, son savoir.  Les théories qu’il a construites, les mots qu’il a choisis sont déjà entrés dans le langage parlé et accepté.  Dans toutes les sphères de la connaissance humaine, dans l’étude de l’art et de la littérature, dans l’évolution de la religion et de la préhistoire, de la mythologie, du folklore et de la pédagogie et, le dernier mais non le moindre dans celui de la poésie, ses conquêtes ont laissé une orme profonde et nous sommes certains que si jamais quelque performance de notre espèce a été oubliée ce sera justement la sienne d’avoir pénétré la profondeur de l’esprit humain.  Nous, le soussigné, qui ne pouvons nous imaginer notre monde psychique sans la courageuse œuvre accomplie par Freud durant toute sa vie, sommes heureux de savoir que ce grand homme à l’énergie impérissable est encore parmi nous et travaille encore avec autant de forces.  Que nos sentiments de reconnaissance puissent accompagner encore longtemps l’homme que nous vénérons. » *

En Mai 1936 Freud eut un dernier échange de lettres avec Lou Salomè – cet échange de courrier durait depuis 23 ans, elle mourut en février de l’année suivante.
A la fin de Mai mourut subitement à Aberdeen Alfred Adler et à une lettre émouvante d’Arnold Zweig, Freud répondit : « Je ne comprends pas votre sympathie pour Adler.  Pour un jeune Juif sorti des faubourgs de Vienne, mourir à Aberdeen est en soi une carrière inouïe, outre qu’une preuve du chemin parcouru.  Le monde l’a récompensé sans doute largement pour les services rendus en tant qu’opposant à la psychanalyse ». *
Les deux premiers mois de 1938 furent vécus dans la terreur d’une invasion de l’Autriche de la part des Nazis, chose qui se vérifia en Mars.  Freud durant le mois de Février écrivait  « A mon avis il me semble que l’on ne peut nier que ce soit le début de la fin.  Mais nous n’avons pas d’autre choix que résister ici.  Il sera encore possible de  trouver le salut à l’abri de l’Église catholique ? Quien sabe (Qui sait) ? ». *

© Rossana Ceccarelli

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Note:

* Tutte le citazioni che compaiono in questo articolo sono tratte da: Ernest Jones “ Vita e opere di Freud 3, L’ultima fase 1919-1939, Il Saggiatore.

 

 

 
 
 
 
 

 
     
 

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