Psychanalyse : bref vade-mecum
Traduction de Liliane Salvadori
18 Mai 2005
Il mest arrivé dans la société, dentendre des personnes racontant, insatisfaites, leurs prétendues expériences psychanalytiques. Lorsquon leur demande la fréquence de ce travail analytique, cest très souvent que lon entend cette réponse « une fois par semaine » ou alors « deux fois par semaine ».
De plus, en approfondissant un peu le discours, nombre d'entre elles précisent que la séance pratiquée prévoyait le vis-à-vis ; le soi-disant psychanalyste et lanalysé face à face, comme lors dune conversation sociale.
Avant, je mabstenais de tout commentaire, puis jai réalisé quen tant que Médecin je me devais, si une personne mapprenait quelle est soumise à une thérapie pharmacologique avec une posologie inadéquate doù la mathématique inefficacité du traitement de lavertir. Aujourdhui, je leur dis que jai deux nouvelles à leur communiquer, une bonne et une mauvaise : celle mauvaise est quelles ont perdu leur temps, leur argent et leur énergie, la bonne nouvelle est quil existe la psychanalyse dans ses deux variétés, classique et intensive, toutes deux très efficaces.
La mode narcissique moderne du « Tout et tout de suite », qui évidemment ignore ladage populaire « Qui trop embrasse, mal étreint », a leurré avec la complicité coupable de journalistes ignorants et dimprobables psychothérapeutes, légion de personnes qui recherchaient une aide qualifiée pour atténuer leur souffrance.
Je voudrais confirmer des concepts très simples auxquels on ne peut renoncer pour connoter psychanalytique, une performance thérapeutique:
- La fréquence minimum pour la planification dun traitement psychanalytique se fonde sur une affectation minimum de quatre séances par semaine dans le cas de la psycoanalyse classique, de trois dans le cas de psychanalyse intensive 1 (il y a toujours de toutes les manières, les sempiternels problèmes qui se posent au sujet de la pause inévitable du weekend et par voie de conséquence de la difficile reprise du lundi).
- La fréquence optimale reste la rencontre quotidienne, pour plusieurs heures consécutives (qui deviennent nécessaires dans les cas border line ou dans les névroses narcissiques ou de caractère).
En principe, au plus le travail analytique est constant et prolongé, au plus le travail délaboration sera physiologique et productif : je crois quil y a là une évidence que le plus simple bon sens impose.
- Le vis-à-vis est absolument incompatible avec la recherche de linconscient ; il sera possible davoir de très intéressantes et satisfaisantes conversations qui finiront pourtant par renforcer les mécanismes de défense du patient, donc sa résistance est nulle, cette expérience entre dans le domaine de la psychanalyse.
- Durant lanalyse classique, lanalyste demeure hors du champ de vision du patient, en micropsychanalyse il est légèrement à lécart. Dans les deux cas, le but de cette position est celui de faciliter le travail essentiel du patient, la production de libres associations verbales.
- Vu les précisions que je viens dénoncer, il est évident que la garantie du respect absolu du Secret professionnel est vitale pour tout le travail analytique et ne doit être considérée différemment dans aucune autre circonstance.
- La séance doit se dérouler dans une ambiance tranquille et concentrée, qui ne devra pas être interrompue (durant la séance, le psychanalyste devra sabstenir de répondre au téléphone et davoir des contacts avec lextérieur si ce nest pour des raisons majeures qui ly contraignent).
- La fréquentation sociale entre psychanalyste et analysé est déconseillée, exception faite dans les cas graves (borderline, névroses narcissiques, autisme infantile) dans lesquels il est nécessaire dinstituer une méthodologie de maternage. La fréquentation sociale, même si elle ne doit pas représenter un tabou (les psychanalystes qui, rencontrant incidemment leurs patients en dehors des séances ne les saluent pas ... frisent le ridicule), ne sera pas encouragée parce quelle rend plus difficile, si non impossible lanalyse et lindispensable liquidation de la névrose de transfert qui sont primordiales pour la dynamique de fin danalyse.
Ce que je viens de rappeler a trait à de simples points de référence souvent négligés quil me semblait juste de porter à la connaissance des lecteurs de « Science et Psychanalyse ».
A ceux qui désireraient avoir une vue densemble sur la procédure de la psychanalyse et de la micropsychanalyse je me permets de conseiller la lecture de larticle du Pr Nicola Peluffo, « La Micropsychanalyse continue. La focale et la micropsychothérapie : notions pratiques », article paru dans cette Revue.
Ecrit par: Quirino
Zangrilli © Copyright
Vai
alla versione italiana...
Autres articles en français du même Auteur...
Partager sur Facebook
Note:
1 Pour référence : dans le Dictionnaire de Psychoanalyse de l « American Psychoanalytic Association », vous trouverez à la rubrique « Technique analytique », la définition suivante : « Séances quasi quotidiennes (normalement quatre ou cinq par semaine) ; cette fréquence est indispensable pour lobtention dune bonne continuité du travail analytique ».
Altri articoli dello stesso autore...