Va ad Home
Direttore scientifico: Prof. Nicola Peluffo | Direttore editoriale: Dott. Quirino Zangrilli 
Scienza e Psicoanalisi
 FREUD
La vita e le Opere di Sigmund Freud
Articolo di Rossana Ceccarelli    
 Home > Indice di Freud >  Questo articolo < indietro
     

Sigmund Freud et la psychanalyse appliquée

Traduction de Liliane Salvadori

13 Décembre 2005

Avec le livre « Psychopathologie de la vie quotidienne » écrit en 1904, Freud démontra comment les contenus inconscients peuvent influencer le futur quotidien.  Le premier chapitre était intitulé « L’oubli des noms propres » ; déjà six ans auparavant le Maître en avait publié le contenu, sous une forme vulgarisée sur la « Monatsschrift für Psychologie und Neurologie » sous le titre « Le mécanisme psychique de l’oubli ».  La même année, en 1898, il écrivit pour un domaine sélectionné de professionnels, sur les rapports entre oubli et refoulement et l’année suivante, sur le même périodique il publia un travail sous le titre « Souvenirs de couverture » où il traite de tous ces souvenirs qui, fuyant d’ecran à d’autres souvenirs associés, finissent par s’effacer.   Suivront trois autres chapitres après celui sur l’oubli des noms propres à travers desquels il dira comment la présence du même mécanisme sous-jacent peut produire les amnésies de paroles, de phrases, d’impressions et d’intentions.   Le développement trouvera sa conclusion dans le dernier chapitre avec la profonde contribution de Freud concernant le dépassement du vieux dilemme entre déterminisme et libre arbitre, ce dernier rendu impossible selon le Maître, du fait que des décisions qui peuvent sembler spontanées peuvent être guidées par des conditionnements profonds de nature inconsciente. 
L’année 1905 fut pour Freud une période très fructueuse, en fait il publia outre les trois volumes sur la théorie de la sexualité un livre intitulé « Les jeux de mots et leur relation avec l’inconscient » où il traitera des deux facteurs desquels dépendent ces jeux de mots, leur particulière technique de production et leur tendance, et en attribuant  leur psychogenèse à la passion qu’ont les petits enfants de jouer avec les mots comme s’il s’agissait d’objets.

acquista
 
 
 
acquisto
 
     

Au début de 1906, Freud écrivit un court récit sur les « Personnages psychopathes du théâtre » qui ne fut jamais publié en allemand et que Max Graf publia en anglais en 1942 lorsque Freud le lui offrit.  Il s’agit d’une petite étude où Freud expose les raisons pour lesquelles certaines formes artistiques intéressent le public, mettant l’accent sur la poésie lyrique, la danse rituelle mais principalement sur le drame.
Une contribution digne d’être remarquée peut être située en Juin 1906 lorsque Freud, sur l’invitation de Löffler, Professeur de jurisprudence, lors d’un séminaire où il exposa la différence des mécanismes qui sont à la base d’un acte criminel et ceux des névrotiques, mettant l’accent sur la complexité des motivations qui peuvent ne pas se référer nécessairement au délit mis à l’examen. En 1907 il publia dans le premier numéro de la nouvelle « Azeitschrift für Religionpsychologie » une étude sous le titre « Actes obsessifs et pratiques religieuses » où, pour la première fois, il traita l’argument lié à la religion.  La comparaison sera faite justement entre les cérémonies excessives et les pratiques religieuses (prier, s’incliner, s’agenouiller etc.) sur le sens de contrition intérieure et la crainte plus ou moins vague de la punition-disgrâce dans laquelle s’on pourrait tomber, si l’une de ces pratiques venait à être omise.  Freud conclura affirmant que la névrose obsessive peut être considérée comme la contrepartie pathologique de la religion, c’est-à-dire une forme de religion personnelle, alors que par ailleurs, la religion peut être définie une névrose obsessive universelle.
Au début de 1907, il publia comme premier volume d’une nouvelle série : « Schriften zur angewandten Seelenkunde » un bref travail dans lequel il expose l’interprétation psychanalytique d’un roman.  Déjà en 1898 il avait envoyé à l’ami Fliess une analyse très précise du roman « Die Richterin » de Conrad Ferdinand Meyer, où il faisait remonter l’origine de la trame à un souvenir évoqué par l’auteur concernant une relation sexuelle infantile avec sa sœur.
L’analyse en question, sous le titre « Délires et rêves dans la ‘Gravida’ de Jensen » traitait du récit du célèbre écrivain danois qui décrit l’histoire d’un jeune archéologue qui s’énamoure de l’Image représentant une jeune fille grecque, sculptée sur un bas-relief.  Ses fantasmes délirants le porteront à croire que la jeune fille était morte durant l’éruption du volcan Etna qui avait détruit Pompei au cours de l’an 79 a.c.
L’archéologue se rendit à Pompei où il rencontra une femme qui incarnait la jeune fille du bas-relief, il se laissa soigner par elle, puis successivement il découvre que la jeune fille avait été l’une de ses compagnes de jeux durant l’enfance.
Freud en fait une analyse détaillée : l’époque remontant à 2000 ans au cours de laquelle il est supposé que le couple se soit connu et aimé équivaut à la période oubliée de leur enfance réelle, le refoulement qui l’a annulé correspond à la disparition de Pompei sous les cendres, ce qui dénote davantage un processus d’ensevelissement plutôt que de celui de destruction.  Freud envoya une copie du livre à Jensen avec une lettre d’accompagnement.  L’écrivain lui répondit amicalement lui disant que l’idée du récit s’était concrétisée après avoir rencontré le couple du bas relief exposé au Musée de Monaco (je pense qu’il veut dire Munich) et lui parla d’un épisode d’amour d’adolescent avec une petite fille avec laquelle il avait grandi et qui mourut phtisique à 18 ans ; il ajoutait que beaucoup plus tard il s’était épris d’une autre jeune fille qui ressemblait énormément à la première, et que cette personne était morte également prématurément (puissance de la compulsion de répétition !).
En 1908, furent publiées quatre œuvres, la première « Ethique sexuelle civile » où Freud se prononcera sur les problèmes d’ordre social, la seconde « Caractère et érotisme anal » où il mettra l’accent sur l’étude de la formation des divers traits caractériels et le troisième, enfin « L’écrivain créatif et le rêve diurne » qu’il publiera sur la nouvelle revue « Neue Revue ».  Une grande partie du travail portera sur la description des caractéristiques du rêve de jour, activité que Freud reconduit au jeu infantile le différenciant toutefois de ce dernier étant donné qu’il ne tiendrait pas compte des objets réels qui, au contraire sont utilisés par l’enfant.
En 1910 il publia le traité « Léonard de Vinci et un souvenir de son enfance », partant pour son analyse du seul souvenir que Léonard évoquait.  Ce souvenir étudié était celui d’un oiseau qui se posait sur un petit enfant étendu sur sa couche, ce petit oiseau balayait la bouche de l’enfant dans tous les sens.  Voyant dans l’idée de la queue du petit oiseau le symbole à la fois du mamelon et du pénis, Freud met en rapport ce fantasme avec les événements connus de l’enfance de Léonard.  Ce dernier était un enfant illégitime qui avait vécu au cours des premières années de sa vie seul avec sa mère, jusqu’à ce que le père après s’être marié avec une autre femme avec qui il eut un autre enfant, l’adopta.
Ferenczi finit par craindre qu’à cause de ce récit Freud pouvait être considéré comme un visionnaire mais la réponse du Maître n’admettait aucune réplique : « Ne vous préoccupez pas de Léonard, depuis longtemps j’écris seulement pour un petit cercle qui augmente de jour en jour et si les autres n’attachent aucune importance à Leonard cela voudrait dire que j’ai commis une erreur en les jugeant.  Ce qu’en disent les autres m’est parfaitement indifférent.  A nous tous la psychanalyse procurera à titre posthume plus de gratitude et plus de célébrité que ce qu’il serait opportun de désirer à présent que nous sommes immergés dans le travail 1 .
La réalisation de « Totem et Tabou » nécessita la lecture de nombreux livres et à cet effet Freud s’exprima de la façon suivante : « Le travail sur les totems n’est pas une petite affaire.  Je lis actuellement de gros volumes sans trouver un réel intérêt, parce que j’en connais déjà les conclusions : l’instinct me le dicte, mais ils doivent ouvrir la porte moyennant tout le matériel existant sur la question … » Et plus loin :
« Je suis actuellement en train d’écrire avec fatigue la quatrième ???? des Uberstimmungen, celle sur le totémisme qui doit conclure la série.  C’est l’entreprise la plus audacieuse dans laquelle je me sois embarqué : sur la religion, l’éthique et quibusdam aliis.  Je demande aide au Seigneur ! »…
« Je travaille à la dernière partie du Totem qui est vraiment opportune pour un bon approfondissement de la fracture.  Pour lire et relire j’ai besoin de tout mon temps jusqu’au 15 Juin.  Depuis que j’ai écrit l’Interprétation des rêves je n’avais plus rien écrit avec autant de conviction, pour cette raison je peux prédire le succès de cet ouvrage .
Freud dit à Abraham que le livre serait publié avant le Congrès de Munich et « … qu’il servirait à créer une nette séparation entre nous et toute la religiosité aryenne.  Cela sera son objectif; et à Ferenczi : « Depuis l’Interprétation des rêves je n’ai travaillé à aucune autre œuvre avec autant de sûreté et d’inspiration.  L’accueil sera le même d’alors : une tempête d’indignation parmi ceux qui me sont proches.  Dans le différend avec Zurich le livre sortit justement au bon moment pour nous séparer, un peu comme un acide neutralise un sel » (13 Mai 1913).
Jones lut le brouillon avec Ferenczi et peu de jours après, lorsqu’il rencontra Freud à Vienne il put remarquer l’importance que revêtait leur travail pour le Maître : « Alors (dans l’Interprétation des rêves) je décris le désir de tuer le propre père mais à présent j’ai décrit réellement le meurtre vrai et propre.  Après tout, passer du désir à l’action n’est pas une petite affaire ».
Dans la première partie « L’horreur de l’inceste », l’accent est mis sur les précautions complexes que prenaient les tribus primitives afin d’éviter l’inceste et sur la peine qui dérivait de l’infraction : la mort.
Dans la deuxième partie, sous le titre « Le Tabou et l’ambivalence des sentiments », Freud passera en revue le vaste champ du tabou, expliquant comment un individu ou un objet, une fois devenu tabou, pouvait être investi de pouvoirs miraculeux.  L’interdiction fondamentale instituée concernait le contact que Freud comparait au délire du toucher des névrotiques obsessionnels où l’on craint qu’advienne quelque terrible malheur. 
Avec le troisième ouvrage « Animisme, magie et omnipotence de la pensée » Freud, tout en acceptant la traditionnelle division des états de développement humain dans l’animisme religieux et scientifique, partagera avec Marett l’existence d’un état précédent ou « pre-animistique » défini « animatisme » où le monde est perçu comme animé par diverses intentions qui conduisent au bien-être ou à la ruine de l’humanité.  Le passage à l’animisme dans lequel le monde est vécu comme s’il était peuplé par des âmes et des démons, est selon Freud à considérer comme un progrès parce que l’homme confie ses propres désirs aux esprits à travers une projection.  Pour ce qui concerne la magie, Freud mettra en rapport cette attitude primitive avec l’omnipotence des pensées qui peuvent se rencontrer que ce soit dans les fantasmes névrotiques ou dans la vie psychique des enfants.
Dans la quatrième partie « Le retour du totémisme dans l’enfance » il met l’accent sur l’origine des totems, expliquant par exemple qu’à l’intérieur du clan qui descendait d’une espèce particulière (par hérédité maternelle) il était formellement interdit de tuer des animaux de cette espèce. Il était même obligatoire de les protéger afin qu’eux à leur tour, puissent protéger leur clan.
Le livre, de la même façon que Freud le prévoyait, ne reçut pas l’accueil qu’il aurait désiré parce q’il rencontra d’âpres résistances même au-delà de l’ambiance psychanalytique.
Pour conclure, j’insiste sur les écrits de Freud qui concernent l’éloignement et la rupture avec Jung, rupture qu’il souhaitait ardemment car il la considérait douloureuse mais nécessaire afin de conjurer les inévitables confusions sur la méthode psychanalytique.
Dans ce but, Freud décida d’écrire deux ouvrages quasi simultanément au cours des trois premiers mois de 1914.  Un sur le « Narcissisme » dans lequel il exprima les différences entre les propres positions et celles de Jung et Adler. L’autre, nettement plus polémique, significatif est le titre initial : « Fluctuat nec mergitur » 2 , qui comporte une première partie autobiographique et la deuxième où il parcourt l’histoire du mouvement psychanalytique après 1902 et sa reconnaissance successive, pour conclure avec une troisième partie dans laquelle il illustre un compte rendu de ses dissensions avec Jung et Adler.
Je conclus reproduisant une lettre que Freud écrivait au Dr Van Eeden, psychopathologue hollandais car j’ai pensé qu’elle pouvait être considérée d’actualité donnant la raison pour laquelle, encore à l’heure d’aujourd’hui la psychanalyse est l’objet d’attaques gratuites et ascientifiques.

« Vienne, le 28 Décembre 1914

Verehert Herr Kollege,

La guerre actuelle m’oblige à vous rappeler deux affirmations avancées par la psychanalyse qui ont certainement contribué à rendre impopulaire cette théorie.  De l’étude des rêves et des lapsus de personnes normales, sans parler des symptômes névrotiques, la psychanalyse est parvenue à la conclusion que les impulsions primitives, sauvages et méchantes de l’humanité, n’ont pas disparu mais continuent à exister bien qu’à l’état refoulé dans l’inconscient des impulsions comme nous les appelons nous dans notre jargon où elles attendent l’occasion pour manifester leur activité.  Cela nous a enseigné de plus que notre intellect est quelque chose de faible et de dépendant, à la fois un bibelot et un instrument guidé par nos impulsions et nos émotions et que nous sommes tous contraints à agir à la fois intelligemment et d’une manière stupide selon le bon vouloir imposé par nos attitudes ».

Il n’y a pas d’affront plus féroce que le délit de lèse majesté de l’omnipotence humaine.

© Rossana Ceccarelli

 Vai alla versione italiana... 

 Autres articles en français ...

Note:

1  Ernest Jones “vita e opera di Freud. Gli anni della maturità 1901-1910” Il Saggiatore.
2   E’ il motto che figura sotto la navicella nello stemma della città di Parigi, e che Freud aveva citato a Fliess per giustificare la sua tenacia indomabile.

 

 

 
 
 
 
 

 
     
 

  ATTENZIONE:  L'intero contenuto del sito è tutelato da copyright: ne è vietata la riproduzione sotto qualsiasi forma.

Wikipedia Wikipedia può utilizzare l'intero contenuto rispettando le specifiche dell'autorizzazione concessa.

Per eventuali autorizzazioni scrivere al Direttore Editoriale.

 
     
 

 
 
   
EDITORIALE
ATLANTE
PSICOSOMATICA
FREUD
INFANZIA
NEUROSCIENZE
OSSERVATORIO
scienza
PSICHIATRIA
Psicologia
etnopsicoanalisi
ScienzaNews
Scienze Biologiche
Newsletter
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
   
 
 
 
 
 
 
incontro