Va ad Home
Direttore scientifico: Prof. Nicola Peluffo | Direttore editoriale: Dott. Quirino Zangrilli 
Scienza e Psicoanalisi
 FREUD
La vita e le Opere di Sigmund Freud
Articolo di Rossana Ceccarelli    
 Home > Indice di Freud >  Questo articolo < indietro
     

Sigmund Freud : les rapports avec le monde académique

Traduction de Liliane Salvadori

22 Mai 2001

Le chemin de Sigmund Freud vers la reconnaissance du monde académique fut long, bardé d’épines, de difficultés et de résistance.  Si nous excluons les dernières années de son existence, le Maître dût lutter d’une manière exténuante durant toute sa vie afin d’obtenir l’approbation dûe à ses œuvres.  A cette époque à Vienne existait un conformisme rigide et la clientèle la meilleure s’adressait presque exclusivement aux médecins qui pouvaient prétendre au titre de professeur : Freud étant un médecin généraliste, s’était vu refuser  durant des années les honneurs scientifiques et ceux mondains.  Nonobstant le fait qu’il ait été un Privatdozent durant une dizaine d’années, en 1897 fut enregistré la rupture définitive de ses rapports avec l’Université.
L’attitude antisémite présente dans les milieux officiels et les argumentations de Freud sur la sexualité, non seulement ne lui permirent pas d’avoir le consensus tant espéré mais contribuèrent par contre à une augmentation progressive de l’agressivité du corps social à son égard et à celui de la psychanalyse, à tel point que ses travaux en neurologie furent pratiquement ignorés de même que ceux effectués en neurologie sans parler du  succès dont  il jouissait en Europe en tant que neurologue.
Donc, que ce soit en 1897, 1898 et 1899, ses demandes de renouvellement de sa nomination de professeur (fait qui englobait également tous ses collègues) furent ignorées alors qu’en 1900 à tous les autres fut reconnu le titre de Privatdozent et qu’il fut refusé à Freud.  Après quatre ans de silence, il décida de s’adresser à son vieux « maestro » Exner, lequel lui répondit qu’il aurait dû trouver un bon appui car le Ministre compétent était sous l’influence de quelqu’un qui n’approuvait pas sa réussite.  Il tenta alors de se procurer une bonne médiation par l’intermédiaire d’une ex-patiente, Elisa Gompez, qui était l’épouse de celui pour lequel Freud, vingt ans auparavant avait traduit les Essais de John Stuard Mill et qui avait été professeur de philologie avec Von Härtel, Ministre de l’Instruction Publique de l’époque.
Cette première tentative n’aboutit pas et seulement dans un deuxième tems, une autre patiente de Freud, Maria Ferstel, femme d’un diplomate, réussit à obtenir l’accord pour la nomination du Maître.  Toute l’histoire fût reportée fidèlement dans une lettre que Freud écrivit à Fliess le 11 Mars 1903, lettre que je désire vous communiquer afin de mieux comprendre comment l’on arrivera au titre académique tant mérité :

« Cher Wilhelm,
 
Tout est possible à une « Excellence » !  Même me  joindre de nouveau par lettre grâce à ta voix amie.  Mais, comme la nouvelle te fait parler de choses aussi belles, telles que la reconnaissance, l’autorité, etc., moi, poussé par la même impulsion à la sincérité, je ressens l’obligation de t’écrire comment les choses se sont passées.  C’est de ma  faute en fait.  Lorsque je suis rentré de Rome, j’éprouvais en moi le désir de vivre et de créer, ce désir augmentait,  l’envie du martyre au contraire, elle, diminuait.  Je trouvais que ma clientèle s’était liquéfiée, je retirais de l’imprimerie la dernière publication parce que peu de temps auparavant j’avais perdu avec toi mon dernier public.  Je pouvais penser que l’attente d’une reconnaissance aurait pu occuper encore une partie notable de ma vie et qu’entre temps mon prochain ne se serait pas occupé de moi.  Et je voulais revoir Rome, soigner mes malades et conserver à mes enfants leur sérénité.  Ainsi je décidai d’en finir avec la rigueur et d’accomplir les pas nécessaires ainsi que le font les autres créatures humaines.
Chacun de nous attend le propre salut de quelque chose, moi, comme sauveur je choisis le titre.  Durant quatre ans je n’ai pas dit un seul mot pour l’obtenir, à présent au contraire je me fais annoncer à mon vieux maître Exner.  Il fut aussi rébarbatif que cela lui était possible, presque grossier, il ne voulait rien me dire sur les raisons du traitement injuste manifesté à mon égard, il s’identifia tout à fait dans le rôle  du Haut Fonctionnaire.
Seulement après qu’il ait été inquiété par quelques observations ironiques sur l’activité de l’Honorable Ministre, il me dit quelque chose d’obscur sur les influences personnelles sur Son Excellence qui mettaient obstacle à ma nomination et me conseilla de chercher à lui opposer d’autres personnages influents.  Je puis lui annoncer que j’aurais pu m’adresser à une de mes vieilles amies et ex-patiente, la femme du Conseiller Gompez.  La chose sembla lui plaire.  Mme Elise fut  très aimable et elle prit cette affaire à cœur.  Elle rendit visite au Ministre et pour toute réponse elle rencontra un air étonné : ‘Quatre ans ? Et de qui s’agit-il ?’  Le vieux renard faisait mine de ne pas me connaître.  Il répondit que dans tous les cas il était nécessaire de renouveler la proposition.  Alors j’écrivis à Nothnagel et à Krafft-Ebing qui était sur le point de prendre sa retraite et je les priais de renouveler la vieille proposition.  Ils se comportèrent tous les deux d’une façon charmante.  Nothnagel après quelques jours m’écrivit : ‘J’ai parlé avec Krafft-Ebing’ et de nouveau après quelques jours ‘Nous avons présenté la proposition.’  Le Ministre pourtant évitait obstinément Gompez et la chose paraissait être à nouveau enterrée.  A ce stade, une nouvelle force entra en action, une de mes patientes, Marie Ferstel (qui dans quelques semaines déménagera à Berlin avec le mari qui vient d’être nommé Consul général autrichien), elle avait eu des échos de l’histoire et commença à préparer le terrain de sa propre initiative.  Elle n’eut de paix jusqu’à ce qu’elle réussit  à connaître le Ministre en société, elle réussit à faire promettre, à travers une amie commune qu’elle obtiendrait la nomination au titre de Professeur, du médecin qui l’avait guérie.
Plus que convaincue qu’une première promesse du ministre ne valait rien, elle se présenta personnellement et je crois que si un certain Böcklin lui avait appartenu à elle, au lieu d’appartenir à sa tante Ernestine Thorschr j’aurais été nommé trois mois avant.  Pour cela Excellence, vous devrez vous contenter d’un cadre moderne non pour vous-même mais  pour la galerie que vous entendiez fonder.
Finalement donc, un jour qu’il assistait à un dîner chez ma patiente, le Ministre daigna lui communiquer que le décret se trouvait chez l’Empereur et que vous aurez été le premier à être informé de la nomination.  Ainsi, un jour, ma patiente vint toute rayonnante au rendez-vous agitant une lettre du Ministren lettre expédiée par poste pneumatique.  C’était fait, la «          Wiener Zeitung » n’a pas encore publié la nomination mais la nouvelle qu’elle est  imminente s’est répandue rapidement dans les ambiances officielles.  La participation de la population est immense.  Les félicitations ont commencé à pleuvoir ainsi que les fleurs, comme si le rôle de la sexualité avait été à l’improviste et officiellement reconnu par Sa Majesté, la signification du rêve confirmée par le Conseil des Ministres et la nécessité d’une thérapie psychanalytique de l’hystérie approuvée par le Parlement avec deux tiers de majorité.  Evidemment je suis à nouveau devenu une personne bien, personne qui, dans la rue est saluée de loin par les admirateurs devenus timides.
En ce qui me concerne, je changerai encore volontiers cinq félicitations pour un cas raisonnable à qui doit être consenti un traitement prolongé.  J’ai appris que ce vieux monde est gouverné par l’autorité comme le nouveau par le dollar.  J’ai fait ma révérence à l’autorité donc il m’est permis d’être récompensé.  Dans toute cette histoire il y a une personne avec les oreilles très longues, qui dans ta lettre n’a pas été suffisamment appréciée et cette personne c’est moi.  Si j’avais fait ces pas il y a trois ans, j’aurais été nommé alors et diverses déceptions m’auraient été épargnées.
D’autres sont également malins sans avoir besoin d’aller premièrement à Rome.
Cela donc est le glorieux événement à qui entre autres je dois ton amicale lettre.  Je te demande de bien vouloir garder pour toi le contenu de cette lettre.
Je te remercie et te salue cordialement.
 
Ton Sigm.”1

Les résultats naturellement  furent ceux auxquels l’on s’attendait, c’est-à-dire la profession privée de Freud se consolida et acquit un vaste consensus, mais sa position académique ne changea pas d’une façon substantielle avec le nouveau titre.  Comme Privatdozent, Freud était autorisé à tenir des conférences à l’Université sans y être obligé parce que seulement le professeur avait cette charge.  Freud reçu ce titre en 1920 mais parce qu’il exerçait la profession privée il ne fut pas élu membre de la Faculté et il ne lui fut confié aucun  service et pour cette raison il ne fut jamais un vraiment un enseignant académique.  Il se prévalait du droit de tenir des cours de leçons et continua à le faire jusqu’à la première guerre mondiale.  Les leçons étaient bi-hebdomadaires : le jeudi et le samedi.  Ernest Jones eut le privilège de l’écouter et se souvenait que le Maître ne prenait jamais de notes : un jour alors qu’il l’accompagnait à une conférence, il lui demanda des éclaircissements sur l’argument qu’il allait traiter et Freud lui répondit : « Si au moins je le savais.  Je dois laisser mon inconscient décider lui-même» 2

© Rossana Ceccarelli

 Vai alla versione italiana... 

 Autres articles en français ...

NOTE:

1 Sigmund Freud, Lettere a Wilhelm Fliess 1887-1904, Edizione Boringhieri, Torino, 1986

2 Ernest Jones, Vita e opere di Freud, il Saggiatore, Milano, 1962

 

 

 

 
 
 
 
 

 
     
 

  ATTENZIONE:  L'intero contenuto del sito è tutelato da copyright: ne è vietata la riproduzione sotto qualsiasi forma.

Wikipedia Wikipedia può utilizzare l'intero contenuto rispettando le specifiche dell'autorizzazione concessa.

Per eventuali autorizzazioni scrivere al Direttore Editoriale.

 
     
 

 
 
   
EDITORIALE
ATLANTE
PSICOSOMATICA
FREUD
INFANZIA
NEUROSCIENZE
OSSERVATORIO
scienza
PSICHIATRIA
Psicologia
etnopsicoanalisi
ScienzaNews
Scienze Biologiche
Newsletter
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
   
 
 
 
 
 
 
incontro