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Scienza e psicoanalisi
 EDITORIALE
Gli editoriali del Prof. Nicola Peluffo
Articolo di Nicola Peluffo  
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La situation

Traduction de Liliane Salvadori

7 giugno 2001

J’ai déjà publié un article, plus ou moins, comme celui-ci dans le Bollettino dell’Istituto Italiano di micropsicoanalisi (N° 5 1987).  Aujourd’hui, ces bulletins sont pratiquement introuvables et de ce fait j’ai décidé d’en reprendre une partie et de la présenter aux lecteurs de « Science et Psychanalyse » y ayant même apporté quelques modifications. La deuxième partie (celle qui contenait l’exemplification) a été substituée par une nouvelle partie ajournée.

Lorsque je médite sur la signification d’une situation ou même sur les réponses aux stimuli provoqués par une situation, ou en général à ce qui est décrit par la parole « situation », je pense, par association d’idées, à la topologie.  C’est-à-dire à l’étude des déformations continues en géométrie.  Je pense à une définition de situation, non statique mais dynamique.  A la description de la forme d’un lieu dans lequel sont réunis des essais qui tendent à acquérir une structure stable qui, de toutes les manières, ne se maintient pas telle à moins que, par hasard, se produise un phénomène d’accumulation d’énergie qui établit des liens très forts entre les éléments de la forme qui devient répétitive dans le sens probabiliste.
Parler de formes répétitives signifie dans mon esprit, que l’accumulation d’énergie dans le cas où se représentent des tentatives semblables à celles considérées, se concrétise en une structure matérielle qui capture les tentatives et par accumulation, métaphoriquement comme pour les cellules avant que n’advienne la scission, se reproduise, identique ou presque.
Afin que l’énergie s’accumule il est nécessaire que sa quantité à l’entrée soit supérieure à celle de la sortie.  Il me semble que cela se produit à l’occasion de traumas, même microscopiques, mais répétés.
Il est inutile de rappeler l’information selon laquelle là où il y a trauma, existe la compulsion à la répétition.  L’essai consiste à rendre réversible l’incident.
De cette façon, la forme de la répétition se propage du passé phylo-ontogénétique au présent, en utilisant la rétroaction (feed-back). 
L’énergie du trauma donne origine à des formes psychomatérielles qui tendent à se conserver dans des situations même chronologiquement lointaines.  Telles formes deviennent manifestes lorsqu’un nombre suffisant d’éléments fournissent la matière pour laquelle elles deviennent perceptibles dans leur élaboration secondaire, même au niveau de la conscience.
Eu égard à ce phénomène, une des vérifications (la plus importante) qui a lieu en micropsychanalyse s’obtient utilisant les supports techniques (étude de photo, étude des plans des lieux, approfondissement des données historiques et généalogiques et en particulier, travaillant sur du matériel tiré de l’application de cette modalité technique qui est désignée sous le nom de « visite des lieux ».
Fréquemment, l’analysé, durant les séances successives la visite des lieux où il a passé son enfance, l’adolescence, la vie adulte, ou durant la visite des lieux de sa phylogenèse où ses aïeux avaient demeuré, rapporte des faits qui, au cas où nous devrions les répertorier, pourraient être interprétés seulement en faisant recours à un concept discutable : la télépathie.
Les associations de séance, dans la période qui suit la visite portent sur la stupéfaction que quelque parent totalement ignorant d’une telle procédure (la mère par exemple) ait commencé spontanément commence à parler de faits advenus dans telle ou telle maison qui avait été l’objet de la visite durant les jours précédents.  La chose encore plus intéressante est que, durant ces jours ou durant cette semaine ou ces semaines, d’une manière ou de l’autre (directement ou indirectement) – des personnes se manifestent pour une visite, ou par téléphone ou tous autres moyens de communication, personnes qui au cours d’époques diverses de la vie du sujet, avaient été dépositaires de transferts, qui rapportaient des faits survenus durant la période au cours de laquelle le sujet vivait dans cette maison visitée.
Même si le fait semble irréel, le phénomène nous amène à penser que la collecte des données représentationnelles/affectives au cours de la visite met en mouvement des processus énergétiques qui tendent à faire entrer dans la forme répétitive, même d’autres objets (dont les rapports transférentiels existentiels, qui sont contraints (les motivations sociales sont souvent inconsistantes) à interagir inconsciemment avec la situation qui s’est créée durant la visite des lieux 1.
En résumé il existe une situation homéostatique du système inconscient-préconscient-conscient qui règle les rapports entre les éléments de la forme, utilisant la continuité du vide.  La visite des lieux qui fait la fonction de restes diurnes aux activités de l’inconscient met en œuvre les processus qui se préciseront dans le secondaire. Par exemple, Monsieur Untel ou Mme Untelle qui au cours des époques successives sont entrés dans l’histoire transférentielle du sujet comme dans une « pièce de théâtre » sont, inconsciemment désignés pour participer à l’événement existentiel du sujet lui-même.  C’est un phénomène semblable à celui pour lequel un personnage connu ou inconnu pénètre dans notre vie onirique.
Il est certain que ce raisonnement devient folie si l’on ne tient pas compte de la théorisation micropsychanalytique, surtout pour ce qui concerne le binôme es-inconscient dans la continuité du vide et la manière dont il peut être exprimable.  De cette façon, entre la vie de veille et celle onirique, d’un point de vue des modalités constitutives de la « fable » existentielle, il y a la même différence (pour employer une métaphore) que celle qui existe entre la vapeur, l’eau et la glace.
Ainsi, comme certaines stimulations externes contribuent nécessairement à produire une forme spécifique de rêve (expressions typiques : le rêve d’angoisse et le cauchemar) qui se sert de représentations de temps à autre très semblables, de la même manière, la stimulation situationnelle donne lieu à la construction de formes existentielles dans lesquelles les personnages réels de la vie quotidienne entrent un peu à la façon d’ensembles d’affects/représentations en chair et os.  Dans cette prospective la vie est un rêve dans lequel les personnages se rencontrent au hasard; des rapports se créent sous des formes qui, lorsque l’événement traumatique est objectivement ou subjectivement catastrophique, tendent à se reproduire.
Il s’agit alors de cellules psychomatérielles auxquelles j’ai donné le nom d’images.  Voilà  donc qu’à côté des corps de support, je dirais même à l’intérieur des corps, se constituent ces corps psychiques. Le corps physique, donc, est un moyen de manifestation matérielle.   Ainsi que le disait une collègue : « Heureusement qu’il y a le corps ».  Elle voulait dire, employant cette expression que s’il n’y avait pas le corps, l’être humain n’aurait pas la possibilité de vérifier d’une manière sensorielle et perceptive, l’accumulation d’énergie qui rend possible la constitution de formes qui se reproduisent.
En d’autres termes, nous n’aurions (peut être) pas la possibilité d’accéder à l’expérimentation de l’affect dans ses composants actifs. La possibilité d’une action perceptible et vérifiable dans le sens matériel n’existerait pas et nous ne pourrions pas savoir en quoi le matériel quotidien pourrait être l’élément évocateur des rêves durant la nuit.
L’Image a besoin d’un corps pour se manifester et dans le même temps c’est la mise en acte des images qui produit le destin du sujet psychobiologique.

II

Et à présent nous abordons un problème important à l’aide de deux demandes :

1) Voulons-nous continuer à utiliser des concepts fantiens qui constituent l’essence de la micropsychanalyse ou conservons-nous seulement ceux exprimables en mode freudien ou de toutes les manières psychanalytiques ?

2) De la psychanalyse devons nous considérer seulement l’aspect freudien ou bien devons nous inclure dans notre raisonnement lorsque cela sera nécessaire, également les concepts tirés d’autres écoles psychanalytiques, psychologiques et antropologiques ?

Je serais tenté, après voir assimilé (autant qu’il est possible de le faire) S. Freud (particulièrement ses écrits sur Mosé et la religion monothéiste) de répondre positivement aux deux interrogations : usons les concepts les plus avancés de la micropsychanalyse et, toujours dans le respect de la tradition freudienne, nous y inclurons lorsque cela sera nécessaire pour une formulation correcte dans le contexte du discours, des concepts tirés d’autres écoles ou disciplines.

III

S. Freud ne se contente pas de l ’hérédité des prédispositions génétiques ou des dispositions linguistiques (L’uomo Mosé e la religione monoteistica), Freud, Opere ed. Boringhieri, Torino, p. 418-419), mais, dans son rapport entre l’enfant névrotique et la castration, il énonce une forme d’hérédité compréhensible seulement si conçue en relation avec les expériences de générations précédentes.
Il est évident que nous abordons le problème de l’hérédité des caractères acquis, qui nous renvoie à Lamarck et aux critiques qu'elles lui sont tournées.
Freud soutient d ’une manière qui ne laisse planer aucune équivoque, la présence chez l’individu, de traces mnésiques phylogénétiques.  Il écrit : « Si nous admettons la permanence de ces traces mnésiques dans l’hérédité archaïque, nous jetons un pont sur l’abysse qui sépare la psychologie individuelle de celle collective et pouvons traiter les peuples comme de simples névrotiques (op. cit., p. 420).  Puis, d’un coup d’aile de poète (ou de midrash ) critique sa position et écrit : « Même si je suis d’accord pour les traces mnésiques dans l’hérédité archaïque nous n’avons actuellement aucune preuve plus valable que ces phénomènes résidus du travail analytique qui exigent d’être dérivés de la phylogenèse c’est-à-dire que, malgré cela  cette preuve nous semble suffisamment valable pour postuler un état de choses semblable.  Si nous ne procédons pas de cette manière, nous ne progresserons pas d’un pouce sur la voie que nous avions battue et ce, ni dans l’analyse ni dans la psychologie collective.  C’est une témérité » inévitable ».  L’explication viendra plus tard.  Ainsi, comme cela avait été prévu dans le Projet, le concept de synapse, ici,  semble anticiper la découverte d’un DNA psychique.  Un DNA psychique en grande partie commun à tous les êtres humains qui nous permette de postuler l’existence d’une unique provenance de l’être humain, d’une expressivité artistique et religieuse commune et d’un langage de base commun également, mais qui n’exclut pas la possibilité de la constitution de prérogatives représentationnelles-affectives spécifiques présentes dans des groupes humains plutôt que dans d’autres.
Exprimés en termes micropsychanalytiques nous pouvons parler d’élaboration de noyaux de fixations spécifiques présents à la fois chez l’individu et chez les peuples 2.
 Selon Fanti, je cite, « l’hérédité psychique (véhiculée par l’Image) et l’hérédité somatique (chromosomique et cytoplasmatique) apparaissent comme des diversifications respectivement représentationnelles-affectives et moléculaires-enzymatiques de l’hérédité idéenne modulée du « ça » (S. Fanti, P. Codoni, D. Lysek, Dizionario di psichanalisi et micropsicanalisi, Borla, Roma, 1984, p. 81). Ici, il ne m’est pas possible d’approfondir les concepts dont je viens de parler, et je passe donc d’emblée à l’argument qui m’intéresse, qui est entre autres :

  1)   Essayer de mieux expliquer ce que j’ai exposé au début de ce travail.  C’est-à-dire le retour dans le temps présent de certains objets de situations passées réactivées dans l’actuel (dans la remémoration et le transfert) de la séance ;

 2)  Préciser que tel phénomène peut survenir, dans une certaine mesure et sous des formes déterminées, même pour des situations archaïques non seulement ontogénétiques.

Afin de faciliter la lecture, je dirais tout de suite que les instruments impliqu és, outre la technique micropsychanalytique sont les inducteurs associatifs avec les conséquentes associations et le rêve.  Une autre indication indispensable est la vérification continue que les processus associatifs, ne sont pas seulement verbaux bien que comportementaux.  Pour ne pas laisser planer l’ombre d’un doute : nos comportements existentiels suivent les chemins de la pensée associative aux divers niveaux : inconscient, préconscient, conscient.
Les inducteurs associatifs stimulent les r éponses et les chaînes associatives créent  souvent des conflits entre eux (c’est ce qui explique « le pourquoi », de  certaines hésitations à faire ce que, au fond, l’on désire ardemment de faire)…. 3

IV

Il est évident que dans une telle prospective, il ne soit pas difficile de comprendre la reconstruction dans l'actuel des formes associatives qui composent la structure de la situation.  Elles se recomposent par association : cependant, les attracteurs doivent exister.  Selon moi, ce sont les rêves.  Lorsque des liens affectifs intenses existent entre divers personnages de la situation, l’évocation onirique à nouveau, ayant trait à la phase de vie rappelée en séance, sert d’inducteur associatif à tel ou tel autre objet et augmente la tendance à une nouvelle rencontre phylogénétique vraie et propre, la situation probablement se reconstitue d’une manière onirique et donne lieu à ces courants de pensée qui préludent i.e. à la découverte archéologique plus ou moins « mystérieuse » et aux rencontres fondamentales de la vie.
Un concept qui peut être extrêmement utile à notre tentative de comprendre l’incompréhensible est celui formulé par P. Codoni avec la définition d’ : objet inconscient.
Codoni, dans l ’ »Aggressività delle vere pulsioni ontogenetiche di origine filogenetica » (Bollettino dell’Istituto Italiano di Micropsicoanalisi, n° 22, 1997, Torino, Tirrenia Stampatori, p. 9-32) écrit : « Par ‘objet inconscient’ on entend un complexe de représentations d’affects qui se structurent par projection-identification-refoulement autour d’un noyau d’origine phylogénétique réactivé au cours de l’ontogenèse.  Les objets inconscients sont donc spécifiques d’un stade du développement sexuo-agressif et transportent dans leurs représentations et affects constitutifs, les informations d’un vécu sexuo-agressif qui a été intériorisé. On peut donc considérer, et la pratique le confirme, que des objets inconscients agressifs et sexuels spécifiques de tel ou tel autre vécu utéro-infantile, existent. »
  Dans « Psicofisiologia del sogno » (Bollettino dell’Istituto Italiano di Micropsicoanalisi, N°s 27-28, 1999-2000, p. 27), P. Codoni écrit : « L’inconscient est un carrefour énergétique, on pourrait dire un va-et-vient d’informations qui se concentrent en représentations et affects lesquels s’organisent en objets inconscients ».  Les objets inconscients véhiculent la mémoire phylo-ontogénétique de l’inconscient et sont spécifiques d’expériences intériorisées dans l'entier arc de la vie utéro-infantile, en particulier de vécus agressifs et sexuels ponctuels mais répétitifs au cours des stades libidinaux.
J'ai essayé de tracer une route, exposant quelques concepts et quelques réflexions.  Je laisse aux lecteurs le soin de développer leurs points de vue ; s’ils le désirent, ils peuvent les exposer dans le « Forum », je tâcherai de répondre.

© Nicola Peluffo

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NOTE:

1 J’ai vérifié avec une certaine régularité que tel phénomène, lorsque la micropsychanalyse a suffisamment progressé, se produit même en l’absence de la visite des lieux.  Parfois une analyse approfondie avec la conséquente réactivation et revécu des développements, à des âges différents, des formations qui recueillent le matériel des noyaux de fixation, nécessite des molécules existentielles (personnes, situations, etc…) qui se manifestent dans le domaine onirique et ensuite même dans la vie quotidienne. back
2 Je me souviens que la fixation dans le Dictionnaire de psychanalyse et micropsychanalyse de Fanti, Codoni et Lysek (Borla, Rome, 1984, p. 196) est définie ainsi : Impression indélébile que la motricité co- pulsionnelle laisse de soi-même dans l’énergétique idéenne.  Cela signifie qu’au moment où l’énergétique de l’Instinct d’essais se manifeste, les expériences précédentes, que ce soit dans l’action ou la pensée, peuvent se réactiver. back
3 Ainsi que je l’expliquais il y a 30 ans, au cours de mes leçons universitaires de psychologie sociale, les exigences du refoulement s’infiltrent dans l’élaboration et modifient la réponse à la stimulation de l’inducteur associatif. back

     
 

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Nicola Peluffo
 
Immagine e fotografia, Borla, Roma, 1984
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